Matériel : semelles plastique « Le Sabot Français »

Retour d’expérience sur les semelles plastique « Le sabot français », après une randonnée en itinérance en moyenne montagne.

Retour d’expérience sur Le sabot français

Aussi a de bons pieds, il n’a jamais été ferré, et suivant le sol sur lequel il est hébergé, la dureté de son pied évolue.

En extérieur, il choisira toujours de marcher sur du sol souple, le bas côté herbeux est souvent son terrain de prédilection 🙂

Sur un sol dur et caillouteux, il ralentit beaucoup, et fait attention là où il pose ses pieds.

J’ai une paire d’hipposandales, des Renegade Viper, que je lui met lorsque vraiment je vois que c’est dur moralement pour lui. La dernière fois c’était en août, dans les Alpes, une looongue descente au sol inégal et gravillonneux.

Quand je lui demande de donner le pied pour lui enfiler, il résiste. Une fois posées, sa mimique faciale me laisse penser que c’est inconfortable, alors que pourtant, il avance plus vite. Bref, je réserve les godasses aux moments où il y a vraiment besoin, et souvent je marche à côté. Bon, je dois avouer que ces godasses achetées d’occasion ne sont peut être pas réglées de façon optimale. Et de plus, une pièce est cassée, ce qui fait que je ne fais pas d’allure avec. Oui, je cumule ^^

Quand j’ai su que j’allais passer 4 jours d’itinérance dans les Pyrénées avec Aussi, je me suis dit que ces Viper ne feraient pas le job. Trop de risque de les perdre, de blesser le pied par des frottements…

Je contacte Bastien – Podologue Équin , ami et excellent podologue sur ma route, et je lui expose ma situation, demandant son avis sur des hipposandales ou des « fers plastiques », semelles à coller ou à brocher.

Il m’informe qu’il reçoit, au moment où je serai dans son secteur, une session de formation à la pose de fers plastique d’une marque française : « Le Sabot Français ». L’occasion est trop belle, et j’ai confiance en Bastien : Aussi sera le cheval de démo.

Nicolas Mandou Lesabotfrançais nous explique le concept, nous présente son produit. Honnêtement je n’y connais rien, c’est la première fois que je m’intéresse aux fers. Il nous dit qu’il y a encore 3 ans, il ne connaissait rien aux chevaux, et qu’il a eu l’idée en passant en voiture devant un haras.

Je commence à douter. Je m’apprête à faire clouter aux pieds de mon cheval le produit d’un ingénieur en industrie plasturgique, spécialisé dans les pièces d’usure, mais qui n’y connait rien aux chevaux ? Mmmhhh… Moyen moyen.

Dans le public de la formation, des pareur.ses et maréchaux : les questions fusent. Nicolas répond à chacune, et bien vite je me rends compte qu’il a potassé le sujet : il connaît chaque terme technique utilisé, il connaît les différents courants de parage, il connaît les humains derrière et l’évolution des techniques… En vrai, je suis impressionnée. Il écoute avec attention les conversations entre maréchal tradi et pareurs PEL, les échanges sont constructifs et sous le signe de l’intérêt, du respect, et des apprentissages réciproques. Je me détends.

Le concept est simple, le fer est en 2 parties (je vais utiliser des mots à moi car j’ai oublié leurs termes techniques ^^)

Le « fer », qui a une forme tradi, et l’appui furcal qui vient sous la fourchette, et qui permet d’ajuster l’écart entre les branches du fer, pour qu’il vienne épouser au mieux la forme du pied. Ces deux pièces sont recoupées, emboitées puis soudées, et l’assemblage est broché au sabot.

C’est possible de les coller, mais je préfère encore qu’on plante des clous dans mon cheval (technique qui a plusieurs milliers d’années) plutôt qu’on l’enduise de solvants chimiques.

Et voilà. C’est la première fois qu’Aussi est ferré.

Je raconterai une autre fois pourquoi je fais le choix du plastique au lieu du métal, si ça vous intéresse.

Je prends rdv avec Manon Chauveau – Podologue équin qui est présente a la formation, et dont je passerai dans le secteur 3 semaines plus tard, pour le déferrage et le suivi. J’avais laissé les pieds de Aussi migrer vers l’avant, et Bastien a pu amorcer la rectification, mais effectué un parage adapté à la ferrure. Manon reprendra pour que je parte sur de bonnes bases pour du pied nu.

Pendant la rando Gandalha voyages, je suis contente d’avoir fait ce choix, et même, la prochaine fois je ferai ferrer les 4 pieds. Le confort en terme de sensibilité est assez similaire aux Viper, mais la tenue est absolument incomparable.

L’un des reproches qui semble exister dans le monde des fers plastique, c’est que sur une forte traction sur le fer, la tête des clous passe au travers du plastique, et que le fer s’arrache. Je ne compte pas les moments où les pieds de Aussi ont du se poser en travers entre deux roches, et absolument RAS. Tenue impeccable.

Un inconvénient de ces fers, à mes yeux, vient de leur avantage : l’appui furcal (sous la fourchette). Il est présent chez d’autres marques, la seule dont j’ai retenu le nom est Duplo. Entre cette partie et la fourchette, et dans les lacunes, peuvent venir se loger des cailloux, morceaux de bois, etc… Accumulés à de la terre, compactée sous le poids du cheval, ils ne ressortent pas seuls. Et ce n’est pas facile de les déloger, il faut manœuvrer habilement avec un cure pied qui soit assez long. Ça demande de prendre le coup de main, et c’est à faire régulièrement pour limiter les chocs répétés au même endroit, pouvant conduire a un abcès.

Donc, vigilance, c’est pas parce que le cheval est ferré qu’on se libère du soin à leur apporter !

Je craignais également que le pied respire moins bien et j’imaginais retrouver la fourchette et les lacunes avec de la pourriture noire. Eh ben non ! En fait tout va bien !

J’ai fait le choix de déferrer à 3 semaines, alors que le fer aurait pu rester en place aussi longtemps qu’un fer classique, car mon objectif est d’avoir mon cheval pieds nus 🙂

Après 80km de rando en montagne, 30km de chemins variés / goudrons, et en tout 25 jours de vie sur sol herbeux, ces semelles/fers « le sabot français » sont prêts à reprendre du service à nos prochaines aventures, et probablement que je ferai faire également les postérieurs.

Peut être que nous irons alors nous frotter aux chemins du Vercors ? 😉

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