jeu. Déc 12th, 2024

Reportage : tour de France Handidream

Une journée pour partager le quotidien d’une handicapée qui s’est lancée dans un tour de France à cheval

Il y a des projets, comme celui-ci, qui vous titillent particulièrement 🙂

J’ai découvert celui ci par la Sellerie Gaston Mercier, qui est devenue leur partenaire pour l’équipement des chevaux. Ils m’ont demandé d’aller faire des photos le jour du départ officiel d’Aix, la ville natale de Aurélie Brihmat.

Une semaine plus tard, leur parcours était « au plus proche de chez moi », je propose de venir partager une étape avec mon cheval.

Le rendez-vous est donné à Alès, pour prendre le GR70, dernière étape du chemin de Stevenson. Alors évidemment, c’est tout de même à 3h de van. Hors de question de venir directement, nous faisons étape chez des amis, au Pays de Cocagne. Nous sommes accueillis comme des rois la veille au soir, et le matin nous n’aurons qu’une petite heure pour rejoindre l’équipe d’Handidream à l’écomusée d’Alès.

Nous arrivons en premier, et sommes rejoins par le convoi. Un camping car et un camion aménagé, un van 2 places, une remorque de matériel… C’est qu’il en faut du matériel pour partir 6 mois en randonnée ! Sans compter que Aurélie a « au moins » 8 jambes ! (cette réflexion de Sarah, la bénévole, m’a beaucoup amusé ^^ )

Nous préparons nos montures, et à cheval ! Oui, même le chien ! La Sellerie Gaston Mercier a conçu un tapis spécifique pour Spy, afin qu’il lui permettre mieux tenir derrière Aurélie, et qui protège le dos de « Boubou » de ses griffes.
Pour Aurélie, c’est montoir obligatoire. Cela fait partie des particularités de son handicap que je découvrirai au cours de la journée.

 

Nous quittons le parking et marchons direction le début du sentier de Stevenson : balisage GR rouge et blanc, et balisage jaune. Le premier sentier annonce la couleur : ça monte, c’est caillouteux, les arbres sont taillés à hauteur de piétons. Nos chevaux ont le pied sûr, mais je suis contente d’avoir chaussé mon cheval de ses hipposandales. Et d’avoir ma bombe pour me protéger des branches 😉

Le sentier s’élargit et rejoint une piste forestière, qui monte lentement mais surement.

Partis de 140m d’altitude à Alès, nous montons à 525m en à peine plus de 7 km.

Au détour d’un virage, la vue est magnifique, nous prenons le temps d’une « pose » photo.

Au 8ème kilomètre, le balisage du GR nous propose un sentier de chèvre. L’itinéraire fourni par la FFE est très clair : c’est bien par là. Bernard descends de cheval, et part en repérage à pied. Aurélie ne peut pas négocier à pied des passages délicats, avec sa prothèse d’équitation. Nous regardons la carte pour évaluer les alternatives…

Bernard revient, mauvaise nouvelle : le sentier de chèvre devient cascade de rochers, avec notamment des marches de plus de 50 cm de haut, faites de dalles de roches très lisses et orientées vers le ravin. Impraticable à cheval, j’ai déjà testé ce genre de parcours l’été dernier et cela avait failli mal finir.

Nous continuons sur la piste forestière en espérant pouvoir prendre des départs de sentiers indiqués plus loin sur la carte. Bernard et moi descendons pour soulager les chevaux de la marche en descente dans la caillasse, mais « Boubou », le cheval d’Aurélie continue son job de porteur avec application.

Après 3km d’essais infructueux, nous profitons du passage d’un tracteur pour demander l’autorisation et nous arrêter dans une jolie prairie, et posons nos affaire pour nous reposer un peu et nous restaurer.

 

Avec un sentiment de résignation, nous décidons de remonter au dernier croisement avec une route, et de redescendre pour emprunter la départementale. Nous pestons plus ou moins intérieurement sur l’idée de faire passer une cavalière handicapée sur des parcours aussi dangereux…

Quelques kilomètres de route plus tard, au village de Saint Paul la Coste, nous prenons le temps de discuter avec les bénévoles de l’intendance : il faut décider si nous terminons à cheval ou s’ils nous déposent en camion à l’étape. L’hébergement n’est qu’à quelques kilomètres, et la route départementale est peu fréquentée. Nous continuons à cheval !

L’étape du soir se fera chez Terra Incognita en Cévennes : accueil convivial et décompression pour toute l’équipe.

Le soir tombe, et même si l’envie de rester est forte, et malgré les invitations de l’équipe à continuer avec eux, je dois rentrer !

Ma voiture et mon van étant restés à Alès, et c’est Bastien de Agricocagne qui se dévoue pour venir me chercher, un immense merci, car sans lui je n’aurais pas pu faire cette journée 😉

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